1. |
Thésée
04:45
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La boucle est bouclée, l’hiver est servi sur son manteau beige.
N’ai-je fait que nourrir en silence mon rêve désarmé?
Chevalier sans armure en quête de lumière
Brise l’assaut du temps, son vide et ses frontières
Aux cimes du réel, tout devient possible
Je dompte à mains nues les forces invisibles
Oui je crois que rien n’est impossible
C’est le noir qui me l’a dit
Du haut du précipice
6000 mètres au dessus du bide
Je reprends la route sans assurance, sans livret A, sans facteur chance, les poches percées par l’ignorance remplissent ma vie de ta souffrance. Oui je te vois, car quand j’y pense je viens de là, de l’anonyme, du pantomime, des gueules cassées par l’illusion et ses reflets. Oui les obus sont des excès, de mort, de sang, de désaxés, et si je pouvais enfin laisser ce qui nous blesse pour un succès.
Dédale de pulsions, de fuite, de fatanisme
Triste triptyque sans cocaïne, sans héroïne, sans kétamine
Le monstre est lâché
Thésée discerne la voie parallèle
Allume un cierge, affronte le problème
Les pieds ancrés dans la bestialité
Délivre ses lèvres dans l’obscurité
Sacré fils de dieu pour un sacrifice divin
L’enfant a vaincu ce qu’il aimait le moins
Soleil trop typique, prisme éblouissant
Rien ne sera plus, jamais comme avant
Des sandales à quinze balles, t’es beau...
Et le spleen pour que dalle, c’est trop!
Le World-Trade sans Manhattan, c’est haut!
Le Minotaure sans dédale c’est faux.
Faut-il y voir une ironie du sort?
Les grandes victoires ont lacéré son corps
La tragédie le divise en vain, il restera le divin enfant
Gravé dans les stèles de l’humanité
Il marqua les siècles pour l’éternité
Humeur noire, visage figé, les traits tirés, espoir dissipé.
Après la destruction, la reconstruction
Que devient le monde sans opposition?
La fusée Ariane cherche un co-pilote
Une tour de lancement pour les antipodes
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2. |
Forever lost
03:45
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Le bateau prend l’eau de toute part
Je vois dans l’autre un boulevard
J’aimerai goûter à l’opulence
Une espérance un bout de phare
Ma vie c’est des galères, des soucis
Le manque d’argent, les tragédies
Ma mère se dit qu’il faut que j’quitte ce coin perdu pour ma survie
Je ne veux plus rester assis, je n’en peux plus de ce mépris
Il faut que j’bouffe, soigner mes gosses, faire de la maille dans le négoce ou le commerce un point c’est tout, planté ici je deviens fou.
Une idée fixe aller en France, faire des papiers, marier une blanche et y rester le temps qu’il faut. Je veux pas crever dans le caniveau.
Toi qui n’a pas encore connu la guerre civile ou militaire, les couvre-feu, les restrictions,
Les balles perdues, les délations. Sache que nous sommes coincés comme des rats, sans perspectives, sans même un toit. Que j’aimerai vivre en paix chez moi, mais que cela je ne le peux pas, alors...
Je poursuis mes rêves avant que la vie s’achève
L’enfer m’envahit, je veux partir loin d’ici
Je poursuis mes rêves, avant que la vie m’achève
L’enfer c’est ici, je veux quitter ce pays
Le concert de sang de folie s’amplifie, Les enfants rachitiques victimes du conflit
jouent dans les débris d’immeubles désossés. L’amour fleurte au bord des fossés. Aveugles sont les bombes larguées des carlingues, les hôpitaux n’ont plus d’eau, ni de seringues. Comme seul avenir le cloisonnement entre quatre planches si t’as de la chance... C’est la promesse de tout ces dingues qui tuent, qui flinguent sans se faire prendre. Si on résiste on se fait pendre aux lampadaires qui n’éclairent plus.
J’ai tout perdu, existe-t-il un paradis une terre d’asile? pour reconstruire, panser les plaies
Me faire taxer de sale immigré...
Je poursuis mes rêves avant que la vie s’achève
L’enfer m’envahit, je veux partir loin d’ici
Je poursuis mes rêves, avant que la vie m’achève
L’enfer c’est ici, je veux quitter mon pays
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3. |
Tu me laisses
03:12
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Etre originaire du monde du silence
Y puiser sans relâche l’invisible substance
Lassé d’écouter ce vacarme pathétique
Je regagne pas à pas les plaines désertiques
Loin des hommes, loin des dieux, des tourments belliqueux. Un c’est deux, lui c’est mieux. Toi tais toi! Tu me froisses. Quel est cet effroi qui me prend, qui me place au centre d’une foule qui m’écoeure et me saoule?
Le vent mon allié, mon interlocuteur. je l’entends parler du pire et du meilleur. Je m’y fie, je m’y love. Il gémit, je m’isole. Là haut sur la falaise je ne vois plus personne.
Et je lis, et je lie: t’es jolie, tu m’énerves. Quand je t’écoute, j’ai la gerbe
Tes promesses me dessèchent. Je t’en veux, j’suis trop vieux. T’es rusée, j’suis fusible et je saute sur les mines de crayons mal taillées... Mal barré.
Que reste-t-il des continents de la sagesse, de nos silences d’antan, des vertes prairies et des couleurs du printemps?
Que reste-t-il? Que reste-t-il? Que reste-t-il?
Que reste-t-il des cons qui n’ont pas connu l’amour?
Le feuillage des arbres et les toiles du seigneur
La beauté éphémère de pétales imparfaits
Des amitiés gâchées qui se murent et se meurent
Que reste-t-il? Que reste-t-il?
Et que puis-je faire sans toi?
L’incompréhension est un mûr redoutable, je pèse des mots légers
Tu me laisses, tu me laisses sans voix. Tu me laisses, tu. Tu me laisses sans voix.
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4. |
Théo
03:22
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Je ne t’ai pas vu grandir
Quelques jours à peine
Souvenirs éparses
Et sourires à la chaîne
Graine de poème
Super men à la crème
Ton collant qui file
Me donne des migraines
Téléphone qui sonne
Messagerie blême
Pronostiques en tek
Me terrassent et me perdent
Vénus de Bordeaux
Un peu Frida Kahlo
Tu dis des gros mots
Et tout le monde fait ##!
Dans la fleur de l’âge
Tu poses et tu plaques
Des mots sur des flaques
Tu vomis sur les pages
Eclaboussez-vous
Pas vrai dans la marre
Prise de rendez-vous
Au milieu des canards
Théo t’es où? Forêt de bambous. Perdue dans l’espace à l’Est de Moscou.
Théo t’es où? Tu ne me rends fou. Dé-clas-si-fiée, sans rien indiquer.
Théodore sais pas où t’es
Toi tu fais ce qu’il te plaît
Tu chemines dans les glaces
De galeries un peu trop classe
Tranche de citron jeune
Cocktail à la noix
Renversé par l’alcool
Sans savoir pourquoi
T’as rien d’une pom-pom girl
S’te plaît rhabille toi
C’est juste un conte de fée
Arrête ton cinéma
Oublie les trash test
Toi t’es plus, toi t’es juste
Pour la beauté du geste
Tu peux pas tourner ta veste
Un peu jusqu’au boutiste
Radicale in extrémis
Jamais pathétique
Et toujours en orbite. Essaye.
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5. |
La coutume
03:18
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Marseille six heures poste frontière dans le viseur
Personne ne parle la main sur son passeport
Européens d'un côté et ceux qui viennent d'ailleurs
Attendent séparés le tampon du seigneur
Ils veulent se faire saigner car pour eux c'est meilleur
Espèrent gagner assez pour soigner la grande soeur
Volonté déclarée d'échapper à la terreur
Qui règne sur les terres annexées du saigneur
La coutume ici c’est qu’on t’dit pas bonjour
On te sourit jamais parce que c’est pas l’bon jour
Même si t’as des papiers, ta carte de séjour
Ici y’a pas à chier on t’dit pas bonjour
Les gens patientent c'est le silence dans le stade
On observe on s'évade espérant sauter l'obstacle
Le plus dur reste à faire c'est écrit en filigrane
Car derrière les barrières c'est pas de la rigolade
Peu de gens qui s'écoutent donc peu de gens qui se parlent
C'est la coutume ici y faut bien que tu regardes
Ceux qui baissent la tête et qui n'ont pas le moral
Le coeur dans les chaussettes et les yeux en diagonale
A trop mater ses pieds on fini hexagonal
Politique de sans papier et sens infernal
Vaisseaux désarmés étranger malléable
Idéal souffre douleur d'un pays instable
Lourde est la tension monte devant les inspecteurs
Lourde est la tension monte devant le prédicateur
La société française coule et surnage
Alors écoute observe assimile et recrache
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6. |
Hold up
04:11
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Lune amère
L’autre assise
Rassemblent résignées
Et savourent l’ostracisme
Pluie de feu dans les yeux
Plus de jeu dans les coeurs
La vengeance relève du possible
On ne sait pas ce qu’elles ont subi mais ces âmes errent, et les femmes seules poursuivent le deuil. Instinct grégaire, intelligence en verve car les lames pleurent, et ces dames fleurs ont laissé derrière elles un cortège de chrysanthèmes, et les crises entament les cris qu’on aime.
Gris la nuit sans
Responsables du désert
Fuient la vie si le temps rejoint l’éther
Sommeil imposé repos éternel
Le gardien n’a pas la clé
Gelée sous les semelles
Gélules en semainiers
N’apaisent pas le mal
Cellules et prisonniers
Se renvoient la balle
De l’aube au crépuscule c’est la vie qui détale
On passe du minuscule aux lettres capitales
Hold-up tu as tiré le premier
Tu as enlevé les anciens
Hold-up tu as tiré le premier
J’ai pas tué les indiens
Heurté par l’écrit d’un doux dingue
Fierté d’un gamin devenu flingue
Car la muerté a fauché dans l’élan
Ce qui restait d’innocence à l’enfant
Vivre seul souvenir de souffrance
Les traits sont durs, les plaies sont pures se nourrissent de silence
Hanté par le manque apparent
Et révolté quelque fois par an
Il s’agit d’un jardin meurtri de fissures, un cimetière à ciel ouvert pétri de blessures
On croise des figures puis on les perd de vue. Désormais comment savoir si on les a pas déçu?
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7. |
Mot mystère
02:39
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La mienne est en or, je n’ai pas de dent contre elle
Forme des ellipses malgré les vents contraires
Une, puis deux, mains tendues vers l’autre
Différent. Vraiment différent
De haine et d’amour, sans attendre en retour
Jamais, jamais je ne pourrai et toi non plus si tu savais
Une Goutte de bonté
Pelouse de beauté
Autour de l’olivier quelques fleurs séchées
sans nuages aux alentours, la pluie tombe sur son séjour.
Délicate et zen, finistèrienne
Frêle embarcation sur un océan de pierre
Taillée dans la roche des coeurs solitaires
Traverse les époques sans poser genou à terre
La marche son transport
Le voyage un remède
La foi relie les ports d’attaches et puis même si tu doutes, si tu flanches, si tu floutes, tu t’inquiètes, tu me fliques, tu me couves, je te souffle, je t’évite et je me plante dans les choux.
J’me relève tu m’observes et tu m’aimes, et tu m’aides. Es-tu même une image? Messagère dans les songes, un repère, une bouée qu’on ne peut oublier.
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8. |
Monsieur 6000 - Rebelle
04:18
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Il se baladait tranquillement dans la forêt
À la recherche de ce qui pouvait l’inspirer
Il marchait gaiement et avec sa bouche il jouait
Un petit air enjoué qui l’épanouissait
Il errait sans but, sans objectif
Juste à l’écoute de l’intuitif
Une mélodie guide sa route
Et lui indique la marche à suivre
Un peu de silence et puis des idées folles
Avec un peu d’encre il défait l’ineffable
Il chemine en chantant sur la route de l’exil
Invite sa plume à regagner les cimes
Il retrouve ainsi sa liberté
Un bouquin dans la poche que personne ne connaît
Traité du Rebelle ou Le Recours aux Forêts
Écrit par Jünger pour ne pas le citer
Je ferme la parenthèse et m’en vais retrouver
Le héros de mon récit lisant au pied d’un chataîgner
C’était déjà l’été et le vieil arbre trônait
Au milieu d’une clairière dépourvue de bosquets
L’endroit était plaisant
La lumière filtrée
Atmosphère apaisante
Divin consacré
Il a quitté cette vie la tête haute, les idées larges
On a retrouvé une malle où y stockait des milliers de pages
Reclus du monde en philosophe dans ses pensées
Il se retire sans bruit pour commettre une avancée
Arpenteur de secrets, amateur de vérité
Il traduit l’indicible en quête de beauté
Dresseur de serpents, du vent dans les voiles
Il descend pour comprendre au plus profond de son âme
Un peu de silence et puis des idées folles
Avec un peu d’encre il défait l’ineffable
Il chemine en chantant sur la route de l’exil
Invite sa plume à regagner les cimes
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Monsieur 6000 Languedoc-Roussillon-Midi-Pyréné, France
Ils ont construit leur maison sur un champ de rimes. Une accumulation de mélodies folk-électroniques. Quelques murs porteurs de guitare électrique, et au centre un orateur qui a de la suite dans les idées. Une sorte de Gainsbourg adepte du parlé-chanté. On y trouve du Odezenne, et du spleen dans la démarche. C’était sans compter les rêves, un quelque chose de Gaël Faye. ... more
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